L’ostéochondrite fémorale est une pathologie rare intéressant principalement les garçons entre 10 et 20 ans.
En pratique, il s’agit d’une altération soudaine de la vascularisation de l’os sous chondral. L’os va donc subir une nécrose (il va mourir), puis se revasculariser (revivre) de manière plus ou moins complète. Généralement, cette ostéochondrite est découverte dans les suites d’un traumatisme du genou (traumatisme généralement minime), mais elle peut aussi survenir sans aucun traumatisme préalable.

Cette ostéochondrite est dite disséquante car elle se caractérise par la désolidarisation d’un fragment d’os et de cartilage par rapport au reste de l’os, fragment qui peut, au stade ultime, se détacher et se “promener” dans l’articulation, entraînant ainsi des blocages.
Le pronostic de cette maladie est étroitement corrélé à l’âge du patient ainsi que la taille de la lésion.
En effet, plus la lésion est petite et plus le patient est jeune, plus le potentiel de cicatrisation est élevé.

Le traitement de cette maladie est complexe et nécessite une prise en charge précoce afin de donner les meilleures chances de guérison.

Les symptômes

Les symptômes de l’ostéochondrite sont assez peu spécifiques : douleur, raideur, gonflement le plus souvent. Au stade où le fragment est détaché (rare), le patient peut se plaindre de blocages.

Plus la pathologie progresse et plus le patient présente des douleurs à la mobilisation du genou. Ces douleurs sont notamment exacerbées par la pratique sportive dans la mesure où le genou est plus sollicité. Même si l’examen clinique est souvent peu spécifique (raideur, douleur), un bon examen doit être réalisé afin d’éliminer d’autres pathologies (instabilité, entorse, syndrome rotulien…)

Diagnostic

Même si l’examen clinique est souvent peu spécifique (raideur, douleur), un bon examen doit être réalisé afin d’éliminer d’autres pathologies (instabilité, entorse, syndrome rotulien…). L’ostéochondrite disséquante est classée en 4 stades de gravité croissante selon la classification de Bedouelle.

Radiographie

Une radiographie de genou de face + profil est réalisée et permet de faire le diagnostic mais ne permet pas d’apprécier la gravité et le pronostic de l'ostéochondrite.

L'IRM

L’IRM est l’examen de référence obligatoire pour évaluer la gravité, l’étendue et le pronostic de l’ostéochondrite. C’est également l’IRM qui va guider la prise en charge thérapeutique.

Prise en charge

La prise en charge thérapeutique est guidée par le stade de la classification de bedouelle  : 

Chez le patient jeune <14 ans

Lorsque la lésion est petite, stable, un traitement médical, conservateur est préconisé et repose sur plusieurs aspects : 

  • Repos sportif
  • Antalgie
  • Physiothérapie 
  • Utilisation de cannes béquilles pour décharger le genou en phase douloureuse

Dans les autres cas, le traitement est chirurgical

Selon la stabilité du fragment, il existe deux possibilités : 

  • Fragment instable encore attaché : votre chirurgien va tout faire pour fixer le fragment
  • Fragment instable détaché : votre chirurgien devra retirer le fragment et restaurer la perte de substance cartilagineuse par divers moyens qu’il vous expliquera.

Quoi qu'il en soit, la chirurgie est généralement réalisée en ambulatoire. Une arthroscopie est réalisée dans un premier temps pour faire un bilan intra-articulaire des lésions, puis le genou est “ouvert à minima” pour fixer ou retirer la lésion.

Les suites opératoires sont marquées par une interdiction de prendre appui sur la jambe opérée pendant 6 semaines. Aucune immobilisation n’est prescrite.

Les risques

Comme toujours en chirurgie, nous pouvons être confrontés à tous types de complications. Heureusement, ces complications restent très rares, et les consultations pré et postopératoires permettent de les éviter ou bien de les déceler de manière précoce si elles surviennent.

Outre les risques communs à toute intervention chirurgicale et ceux liés à l'anesthésie, les risques plus spécifiques sont : 

  • L’échec de fixation : cela se manifeste par une persistance des douleurs au genou identiques à avant la chirurgie. L’imagerie retrouve un foyer d’ostéochondrite toujours présent. Dans ces conditions, une nouvelle chirurgie est nécessaire afin de réséquer le fragment et adopter une nouvelle stratégie chirurgicale
  • Douleur et raideur persistantes : Souvent la douleur résiduelle peut être due à une non consolidation du foyer d’ostéochondrite. Il est donc nécessaire de réaliser une imagerie. Il arrive parfois que l’imagerie retrouve une bonne consolidation du foyer d’ostéochondrite mais pourtant les douleurs persistent. Ces douleurs sont particulièrement difficiles à traiter et doivent impérativement être traitées par de la physiothérapie, rééducation et en aucun cas par une chirurgie itérative qui empirera les choses
  • Infection : il s’agit d’une infection par une bactérie de la plaie malgré toutes les précautions d’asepsie prises. Elle se manifeste par une douleur importante ainsi qu’un aspect rouge et chaud de la cicatrice avec parfois même un écoulement purulent. Dans tous les cas, il vous faut prévenir votre chirurgien et le consulter rapidement pour qu’il puisse traiter le problème.

Les questions fréquentes sur l’ostéochondrite fémorale

L'ostéochondrite disséquante du genou est une affection dans laquelle une partie du cartilage et de l'os sous-jacent se détache de l'articulation du genou, entraînant des douleurs et une altération du mouvement.

Les symptômes courants incluent des douleurs au genou, une enflure, une raideur, une sensation de blocage ou de verrouillage du genou, ainsi qu'une diminution de la mobilité.

Le diagnostic peut être établi grâce à une combinaison d'examens cliniques, d'imagerie médicale (radiographies, IRM, arthroscanner) et d'arthroscopie (procédure invasive pour visualiser l'intérieur du genou).

Les traitements peuvent inclure des approches conservatrices telles que le repos, la rééducation, l'utilisation d'attelles, la gestion de la douleur et la modification des activités. Dans certains cas, une intervention chirurgicale, comme une fixation ou une greffe de cartilage, peut être nécessaire.

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