L’instabilité correspond à une luxation complète de l’articulation, la tête humérale se retrouve alors en arrière de la glène de l’omoplate.

Toute comme l’instabilité antérieure, lorsque l’instabilité postérieure devient récidivante, cela va progressivement léser les structures stabilisatrices de l’épaule : 

  • La tête humérale et la glène vont s’abimer.
  • La capsule et le labrum vont se distendre.

Les symptômes

Lorsque l’épaule est luxée, le patient est cliniquement très douloureux et n’est pas du tout capable de mobiliser son bras (impotence fonctionnelle complète).

Quelques signes peuvent également être présents : 

  • Vacuité sous acromiale.
  • Impossibilité de faire de la rotation externe.

Sur une épaule réduite, le médecin peut rechercher différents signes cliniques : 

  • Appréhension postérieure : douleur et appréhension du patient lorsque le bras est poussé en arrière bras en élévation antérieure de 90° et rotation interne
  • Tiroir postérieure.

Le diagnostic

Le diagnostic de la luxation d’épaule est établi par de simples radiographies standards de face et de profil.

Cette radiographie doit impérativement être réalisée avant la réduction pour éliminer une fracture associée qui rendrait la manœuvre de réduction beaucoup plus délicate.

Dans le cadre d’une prise en charge chirurgicale, un arthro-scanner peut être réalisé afin de mieux préciser les lésions ligamentaires et labrales. Par ailleurs, cet arthroscanner permet, dans le même temps, de faire une infiltration de dérivés corticoïdes pour soulager le patient. Il s’agit donc d’un examen diagnostique et thérapeutique.

La prise en charge

Après un premier épisode de luxation postérieure, il convient tout d’abord, comme la luxation antérieure, de réduire cette luxation par manœuvres externes en tractant sur le bras.

Une fois la luxation réduite, l’épaule doit par la suite être immobilisée par une attelle en rotation neutre pour une durée de 4 à 6 semaines, le temps nécessaire pour la cicatrisation ligamentaire et capsulaire. Une rééducation sera ensuite recommandée

Lorsque l’instabilité devient chronique, il est licite de proposer une stabilisation chirurgicale.

Il existe deux grands types de chirurgie

  • La suture labrale sous arthroscopie (bankart)

Cette technique est recommandée chez des patients qui présentent une instabilité postérieure relativement récente sans lésion osseuse significative.  La suture consiste en une réparation du labrum associée à une retenue capsulaire (pour retendre la capsule distendue). Ce geste peut être associé à un comblement de l’encoche antérieur afin d’augmenter les chances de succès. Dans la littérature, 80% des patients sont satisfaits et très satisfaits.

  • Butée osseuse postérieure

En cas de lésions osseuses significatives, d’instabilité chronique ancienne ou en cas d’échec d’une première tentative de bankart, une stabilisation par butée osseuse peut être proposée. Cela consiste à venir positionner un butoir osseux en arrière de l’épaule afin d’éviter les récidives. Cette technique est généralement réalisée à ciel ouvert

Les risques

Comme toujours en chirurgie, nous pouvons être confrontés à tous types de complications. Heureusement, ces complications restent très rares, et les consultations pré et postopératoires permettent de les éviter ou bien de les déceler de manière précoce si elles surviennent. Outre les risques communs à toute intervention chirurgicale et ceux liés à l'anesthésie, les risques plus spécifiques sont : 

  • La récidive : selon la technique utilisée, le taux de récidive est compris entre 10 et 20%.
  • Infection : cf instabilité antérieure.
  • Raideur / algodystrophie : cf instabilité antérieure.
  • Lyse de la butée : cf instabilité antérieure.

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